
AVIS D'EXPERT | Damien Callet | Publié le 05 Avril 2024
Energie et environnementBiens de consommationLa filière du chauffage au bois est sous le coup d’une réduction significative des aides publiques. Les subventions accordées dans le cadre de MaPrimeRénov’ vont en effet fondre de 30% dès avril 2024. Cela marque un tournant dans la politique de soutien, affectant directement les acteurs du secteur. Cette décision soulève des inquiétudes quant à une possible réduction future du soutien public dans un contexte où le chauffage au bois fait l’objet de critiques, notamment en raison des particules fines émises. Les industriels sont contraints d’innover pour améliorer l’efficacité et réduire l’impact environnemental de leurs équipements, tout en gérant les tensions sur l’usage des ressources forestières.
L’annonce par les pouvoirs publics d’une baisse de 30% des aides à l’installation dans le cadre de MaPrimeRénov’ à compter du 1er avril 2024 a fait l’effet d’un véritable coup de massue pour les acteurs de la filière du chauffage au bois. Les pouvoirs publics ont souhaité réduire la voilure alors que le bois-énergie avait représenté à lui seul quasiment un tiers des crédits de MaPrimeRénov’ en 2022. Ils veulent désormais davantage flécher les aides vers des rénovations de grande ampleur des logements mais également vers l’installation de pompes à chaleur. La filière du chauffage au bois craint que le soutien public ne reflue encore d’un cran à moyen terme. En septembre 2023, le gouvernement avait en effet envisagé de supprimer toutes les aides à l’installation d’un appareil de chauffage au bois dans le cadre de MaPrimeRénov’ avant de finalement opter pour une baisse de « seulement » 30%.
Malgré ce coup de rabot sur les aides à l’installation, le ministère de la Transition énergétique souligne que le chauffage au bois reste une solution intéressante, notamment pour remplacer de vieux appareils de chauffage au bois ou de chaudières à énergie fossile. Il justifie la réduction des aides par une volonté de préserver les forêts françaises. Avec la multiplication des usages du bois, notamment dans la construction, la production de biogaz ou de biocarburant, les sources de tensions sur l’utilisation de la ressource vont forcément se multiplier à moyen terme. Un argument battu en brèche par le Syndicat français des chaudiéristes biomasse qui souligne que la superficie des forêts françaises continue de progresser.
Au-delà des questions liées aux conflits d’usages autour de la ressource bois, le chauffage au bois est régulièrement pointé du doigt pour les émissions de particules fines générées. Les efforts d’innovation des fabricants ont déjà permis de diminuer sensiblement les émissions. ÖkoFen a par exemple mis sur le marché un modèle de chaudière dont la combustion sans flamme réduit drastiquement les émissions de particules fines. Les efforts d’innovation des fabricants doivent en parallèle s’accompagner d’efforts de pédagogie de la filière pour sensibiliser les utilisateurs de chauffage au bois aux bonnes pratiques : remplacement des anciens appareils fortement émetteurs de particules fines, entretien de l’appareil et ramonage annuel du conduit par un professionnel, utilisation de bûches sèches, etc.
Baisse des aides à l’installation, crise du bâtiment et concurrence des pompes à chaleur : quelles ripostes pour les acteurs de la filière ?
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Directeur d’études économiques au sein de Xerfi,
Damien Callet analyse depuis plusieurs années les transformations des marchés
de l’énergie, de la santé et de nombreuses filières industrielles confrontées
aux enjeux de transition technologique et environnementale. Il intervient plus
particulièrement sur les marchés liés à l’efficacité énergétique, aux énergies
renouvelables, aux équipements thermiques, au traitement de l’eau et de l’air,
ainsi qu’aux industries de santé, de biologie et de diagnostic.
Ses travaux combinent analyses sectorielles
approfondies, études de marché, exercices de prospective et évaluations des
dynamiques concurrentielles. Il mobilise des approches quantitatives rigoureuses
- sizing de marché, analyse des données économiques et financières,
modélisation de scénarios - pour éclairer les décisions d’investissement, de
positionnement ou de développement des acteurs industriels, énergétiques et de
santé. Il intervient également sur des études sur mesure, en accompagnant
entreprises, fédérations et acteurs publics dans l’analyse de leurs marchés,
l’évaluation des impacts réglementaires ou la structuration de feuilles de
route stratégiques.
En interne, Damien Callet contribue à la réflexion
stratégique sur les dynamiques industrielles de long terme et participe à
l’encadrement méthodologique des analystes juniors. Titulaire d’un master en
management des PME et ETI et d’une licence AES, il développe une approche
analytique pragmatique, attentive aux contraintes économiques, industrielles et
opérationnelles des filières qu’il étudie.
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