
AVIS D'EXPERT | Flavien Vottero | Publié le 01 Août 2025
Energie et environnementLes cabinets de conseil sont ravis. Ils font en effet leur miel de la multiplication des obligations réglementaires de plus en plus contraignantes pour les entreprises, d’une prise de conscience des enjeux RSE par les comités de direction ou encore des difficultés à recruter dans les métiers du développement durable. Après la transformation digitale, RSE et développement durable sont désormais le nouvel eldorado des acteurs du conseil. Et ils ne ménagent pas leur peine pour sensibiliser les dirigeants à la nécessité de mettre en place des politiques de développement durable ambitieuses. Historiquement réservées aux multinationales du CAC 40, les prestations de conseil en développement durable visent désormais les PME contraintes par les grands groupes de quantifier leur émissions de CO2 mais aussi d’initier des stratégies de décarbonation. Une nouvelle donne qui devrait permettre au marché du conseil en RSE de s’envoler.
La directive sur le reporting de durabilité des entreprises (Corporate Sustainability Reporting Directive ou CSRD) contraint en effet aujourd’hui plus de 50 000 entreprises européennes à fournir des informations précises sur leur impact écologique et environnemental. À terme, 8 000 entreprises tricolores devront publier chaque année un rapport de durabilité. De quoi dynamiser le potentiel du reporting ESG à plusieurs niveaux et doper les revenus de toute la galaxie d’opérateurs intervenant plus ou moins directement dans la réalisation des rapports extra-financiers. Toutefois, les cabinets vont devoir se diversifier pour réduire leur dépendance à la directive CSRD qui peut représenter jusqu’à 80% de l’activité de certains cabinets.
La rentabilité des missions dans la RSE s’est jusqu’ici révélée réduite et incertaine pour les cabinets historiques. Ils vont donc devoir industrialiser les process, massifier les missions et capitaliser sur les retours d’expériences pour gagner en productivité. Pour rassurer les clients, les professionnels du consulting devront éprouver leurs méthodologies et leurs référentiels. C’est le sens des offres dédiées avec une marque forte et identifiable. A titre d’exemple, le cabinet ERM a lancé ERM Fusion, une plateforme de notation du risque RSE à destination des investisseurs et gestionnaires privés.
Pour relever le défi des reporting extra-financiers, la mise en place d’API (interfaces de programmation) qui connectent les systèmes internes (ERP, CRM et plateformes de gestion des données extra-financières) est une solution pour automatiser la collecte et la centralisation de ces données. FoodPilot, par exemple, a développé une solution « tout-en-un » qui permet aux entreprises de l’agroalimentaire de simplifier la collecte des données environnementales et sociales grâce à des API, réduisant ainsi la charge administrative.
Pour accompagner leurs clients dans la durée, certains prestataires commercialisent des outils logiciels clés en mains, à l’instar de McKinsey qui en propose plus de 85 moyennant un abonnement. Ces solutions, qui signent l’expertise technique du cabinet, sont un critère clé dans le choix du professionnel du consulting. A tel point que certains cabinets ont mis en place des partenariats avec des éditeurs de logiciels ou font l’acquisition de spécialistes.
Plusieurs types de cabinet se disputent les prestations d’accompagnement en matière de RSE. Né en France dans les années 1980, le marché du conseil en développement durable a d’abord été l’apanage de cabinets indépendants comme Utopies. Puis, avec l’engouement des entreprises autour des questions climatiques et énergétiques, une seconde vague de spécialistes s’est développée dans les années 2000 comme Quantis ou Eco Act. Et depuis 2020, les problématiques de décarbonation ont incité les majors du conseil stratégique à se diversifier dans ce domaine. C’est ainsi que Bain ou le BCG s’imposent aujourd’hui comme des acteurs clés du marché de la RSE. Des cabinets de taille intermédiaire (Sia Partners ou Europgroup) y voient également un important relais de croissance.
Tirer parti de la directive CSRD grâce à une offre enrichie et digitalisée
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