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Fermetures en cascade dans l'industrie de la bière en France

AVIS D'EXPERT | Matteo Neri | Publié le 03 Octobre 2023

IndustrieAlimentaire



Avec environ 22 millions d’hectolitres produits par an, la France se place en 7e position de l'industrie européenne de la bière, loin derrière l’Allemagne (plus de 80 Mhl), le Royaume-Uni (47 Mhl) ou même l’Espagne (42 Mhl). En raison de spécificités historiques et culturelles, la consommation de bière par habitant y est également moindre en comparaison d’autres pays européens : 33 litres par an et par personne en France contre 143 litres pour la République tchèque et 104 litres pour l’Allemagne, ce qui laisse présager, en théorie, un important réservoir de croissance pour le marché. Cependant, l'année 2023 marque un tournant inquiétant : baisse de la demande, flambée des coûts et concurrence accrue mettent à mal l'industrie brassicole, notamment artisanale.

 

Les volumes de bière écoulés sur le marché domestique reculeront pour la deuxième année consécutive en 2023, un véritable coup de semonce pour un marché de la bière extrêmement dynamique depuis une quinzaine d’années, et peu habitué aux remous. Sur le dernier exercice, la demande a affiché une certaine résilience en CHR (Cafés - Hôtels – Restaurants) et à l’export. En revanche, les ventes en GMS ont reculé. En cause, la hausse des prix (+12% en moyenne annuelle pour les bières au détail selon l’Insee) et la baisse du pouvoir d’achat, avec des consommateurs contraints de réaliser des arbitrages défavorables aux bières. Seul point positif : le segment des bières sans alcool affiche encore des taux de croissance à deux chiffres (+11% en volume), et se révèle comme le moteur du marché, ce qui explique l’engouement des industriels pour la catégorie.

 

Les brasseries artisanales en crise

À la fois symbole et principaux moteurs du renouveau du marché de la bière depuis 15 ans, les artisants brasseurs sont aujourd'hui confrontés à de multiples défis qui menacent leur survie. Entre le retournement de la demande, la flambée des coûts et une concurrence exacerbée, les fermetures se succèdent en cascade. Sur les 8 premiers mois de l’année 2023, 113 procédures collectives ont été engagées, contre 87 pour l’ensemble de l’année 2022 et une cinquantaine par an en moyenne entre 2010 et 2021. Pire, selon une enquête réalisée par Brasseurs de France et la CPME entre les mois d’avril et de mai 2023, 1 brasseur sur 10 envisage une fermeture définitive sur l’exercice. 

En parallèle, le nombre de création d’entreprises a nettement fléchi par rapport au pic enregistré en 2021. Cette baisse inquiétante du ratio ouverture / fermeture d’entreprise traduit une reconfiguration du secteur, avec un écrémage des petites structures les moins rentables. Il est vrai que l’Hexagone compte 2 500 entreprises, soit davantage qu’au Royaume-Uni.

Après les "belles années", le paysage concurrentiel gagne en maturité et se structure. Pour s'adapter aux mutations de la filière tout en conservant leur indépendance, les brasseurs traditionnels doivent réviser leurs relations avec l'amont et leurs schémas de distribution. Certaines brasseries artisanales se regroupent par exemple au sein de structures leur permettant de mieux absorber les chocs à l’image de New Beers (regroupant Brasserie Mélusine, Brasserie Parisis et Brasserie Page 24) ou encore Fabulous French Brasseurs (Brasserie de Bretagne, Brasserie de Vézelay, Brasserie artisanale du Sud et Brasserie du Dauphiné). Une chose est sûre, avec près de 2 500 brasseries sur le territoire national, soit davantage qu’au Royaume-Uni, la phase de consolidation ne fait que commencer. 

 

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Après plusieurs expériences dans le secteur des vins et spiritueux et des achats, Matteo Neri a rejoint le groupe Xerfi en 2015. Aujourd'hui, il est directeur d'études et expert dans le secteur de l'agroalimentaire. Matteo Neri est titulaire d’un master II en Sciences Politiques de l’Università Degli Studi di Siena.

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