Le futur de la maintenance dans la nouvelle France industrielle

Les entreprises spécialisées dans la maintenance industrielle se sentent pousser des ailes. En effet, entre le mouvement de ré-industrialisation et de néo-industrialisation, la relance de la filière nucléaire ou le passage à l’industrie 4.0, on peut dire que les opportunités se multiplient. Le contexte inflationniste pousse également les prix à la hausse, apportant quelques points de croissance supplémentaire à l’évolution des revenus selon la dernière étude Xerfi Precepta sur ce marché.

Ce renouveau industriel pose néanmoins deux défis de taille. D’une part, il leur faut résoudre les problèmes de recrutement de personnels qualifiés, notamment grâce à des programmes de formation internes et à un travail sur l’image de la profession. D’autre part, ils doivent peu à peu affronter de nouveaux compétiteurs de poids, nés de l’essor de la maintenance prédictive. Un mouvement qui pourrait les reléguer au rang de simples exécutants, voire favoriser la réinternalisation de la maintenance par les industriels.

Dans ce contexte, comment ces spécialistes répondent-ils à cette menace ? Où en sont-ils de l’intégration des nouvelles technologies dans leur offre ? Et quelles sont les réelles perspectives du marché en France d’ici 2026 ? Pour apporter des éléments de réponses, les experts de Xerfi ont analysé les priorités stratégiques des spécialistes de la maintenance industrielle. Quatre axes se dessinent :

• Le premier axe stratégique passe par l’accent mis sur le recrutement et la formation professionnelle. L’effort porte sur l’évolution des projets de recrutement d’agents, de techniciens et d’ouvriers qualifiés de maintenance. Des actions de lobbying et de communication sont lancées, ainsi que des initiatives de formation. C’est le cas d’Altrad Endel qui investit dans la formation professionnelle via son « Institut et École des Métiers ».
• Deuxième axe stratégique analysé, l’essor de la maintenance prédictive. Cela se matérialise par le développement de solutions globales à l’initiative des groupes et start-up, multipliant les options offertes aux spécialistes de la maintenance. Tel est le cas de Fives qui développe un partenariat avec Siemens France pour digitaliser les activités industrielles, ou bien d’Eiffage avec sa plateforme basée sur la data science et l’IA appliquée à la maintenance prédictive.
• Le déploiement de nouvelles solutions technologiques constitue le troisième axe stratégique. Cela revient à équiper en tablettes numériques les techniciens, et à utiliser des solutions de réalités augmentées, des robots de maintenance ou des systèmes de drones. Citons à ce titre les solutions robotiques d’Endel SRA et CERAP Prévention, ou bien les drones intelligents de Eiffage Énergie Systèmes.
• Enfin, dernier axe stratégique : le renforcement de l’expertise en matière d’efficacité énergétique. Face à l'inflation des prix de l'énergie, le développement des compétences sur ce sujet s'impose comme un investissement incontournable pour les spécialistes de la maintenance afin de réduire la consommation énergétique des machines et équipements de leurs clients.

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