
AVIS D'EXPERT | Pierre Paturel | Publié le 08 Août 2022
ConstructionTechnologie et digitalEnergie et environnementEn deux ans, la demande en solutions intelligentes permettant d’optimiser la consommation d’énergie des bâtiments s’est envolée. L’engagement accru des investisseurs et des entreprises en faveur de l’environnement n’y est bien sûr pas étranger. Sans oublier le plan de relance qui fait la part belle aux rénovations énergétiques des bâtiments publics. La prise de conscience de plus en plus partagée que le coût de l’énergie va augmenter structurellement est également un déterminant clé de cette envolée. Tout comme la pression réglementaire, avec en particulier l’entrée en vigueur du dispositif éco-énergie tertiaire et du décret BACS, deux textes qui poussent à l’adoption de dispositifs de smart building dans les grands bâtiments tertiaires. Ce contexte favorable se traduit déjà dans les chiffres du marché français de la régulation et de la gestion technique du bâtiment (GTB) qui a augmenté de 5% depuis 2019 à près de 360 millions d’euros (contre une hausse de 2% entre 2014 et 2019). Et cette accélération va se poursuivre dans les prochaines années. Outre la pression réglementaire, la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine renforce l’opportunité d’investir dans l’efficacité énergétique des bâtiments. De quoi propulser la demande en dispositifs de smart building vers de nouveaux sommets. D’après nos prévisions, le marché de la régulation et de la GTB devrait atteindre 390 millions en 2023. Dans le même temps, le chiffre d’affaires des spécialistes du smart building bondira d’environ 15% par an en 2022 et 2023. Il aura alors presque doublé par rapport à son niveau de 2017.
Deux grandes catégories d’entreprises sont susceptibles de s’imposer durablement dans le paysage. Les grands équipementiers (Schneider Electric, Siemens, Honeywell…) dominent ainsi l’amont du secteur (soit la fourniture des équipements de régulation des fonctions des bâtiments). Mais surtout, ils se sont diversifiés dans le développement de plateformes IoT performantes pour le contrôle et la maintenance des équipements connectés. Ils se retrouvent dès lors en pointe dans le domaine clé des building operation systems (BOS), les systèmes d’exploitation des bâtiments, qui prennent de l’ampleur. Cela leur permet de capter une part importante de la valeur de la filière du smart building et ils renforcent activement leur position via des achats ciblés grâce à leurs ressources financières. Les leaders de la construction et des services multitechniques (Vinci, Bouygues, SPIE, etc.) disposent également d’atouts majeurs (connaissance intime des bâtiments, expertise en matière de maîtrise d’œuvre et réseaux d’intégrateurs sur tout le territoire). Cela leur confère entre autres un rôle de prescripteur quasi incontournable et fait d’eux des partenaires de choix pour les offreurs de solutions technologiques. Bouygues va considérablement se renforcer avec le rachat d’Equans (Cofely, Ineo, Axima, etc.) auprès d’Engie pour 7,1 milliards d’euros. EDF, via en particulier sa filiale de services multitechniques Dalkia, sera alors le seul grand énergéticien historique de poids dans le smart building en France. Marché d’innovations, le smart building est par ailleurs le terrain de jeu de nombreuses start-up. Mais ces jeunes pousses restent pour la plupart dans une stratégie de coopétition et souvent dans une position « d’aiguillon technologique » plutôt que de véritable concurrent pour les acteurs historiques.
Le marché du smart building reste encore limité par un manque de lisibilité de l’offre de ses principaux acteurs. Le manque de structuration de l’offre, qui s’explique par la multitude des expertises en jeu mais aussi par les promesses et fonctionnalités aussi diverses que variées du smart building, limite la capacité des acteurs à marketer leurs prestations et solutions. En parallèle, les prospects et clients peinent à percevoir la valeur ajoutée de l’offre des professionnels du smart building et redoutent une accumulation sous-optimale, voire contre-productive, de solutions et de technologies inadaptées à leurs besoins. Les acteurs du smart building ont alors globalement deux options : la création/le rachat d’une marque ou d’une gamme de produits/services dédiée ; la création/le rachat d’une structure ou le repositionnement d’une entité existante. Au-delà de l’effet d’annonce, il s’agit pour les opérateurs de rassembler et d’harmoniser l’ensemble de leurs solutions en portefeuille dédiées au smart building. De cette manière, leur offre est plus lisible par les prospects, qui seront alors plus à même de déclencher un achat. De nombreux acteurs du smart building cherchent à diversifier leurs débouchés pour accroître leurs revenus. Outre la diversification métier, les professionnels du secteur adaptent leur offre selon la typologie des clients et les nouveaux besoins des occupants et gestionnaires de bâtiment. Cela passe notamment par le développement d’une offre intégrée de monitoring de la composition de l’air et de contrôle de la température. Pour les spécialistes du contrôle d’accès, les solutions sans contact sont désormais largement privilégiées par les entreprises.
Perspectives à moyen terme, leviers de croissance et nouveaux enjeux concurrentiels de 180 acteurs
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