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Le marché des déchets en pleine effervescence

AVIS D'EXPERT | Alexandre Boulegue | Publié le 27 Septembre 2021

Energie et environnement



Fortes perspectives de croissance sur le marché des déchets en France

Après le recul de 2020, le chiffre d’affaires du marché des déchets bondira de presque 27% en 2021 dans l’Hexagone. Si les segments de la collecte et du traitement seront bien orientés, le recyclage tirera la croissance du marché en raison d’une hausse inédite de son activité en valeur (+50%). Les acteurs du recyclage profitent en effet depuis le dernier trimestre 2020 d’une conjoncture très porteuse dans les métaux, le papier-carton ou encore le plastique, avec une envolée des cours des matières premières et une demande en volume au beau fixe. La situation reviendra ensuite à la normale en 2022, avec entre autres un repli marqué des cours des matières premières, entraînant un recul de plus de 10% de l’activité des recycleurs en valeur et de 4,5% du chiffre d’affaires du marché des déchets dans son ensemble. Du côté de la collecte et du traitement, la croissance restera soutenue en 2022. La production de déchets en France atteindra environ 340 millions de tonnes en 2022, soit à peu près son niveau de 2018 (après être tombé à 320 millions de tonnes en 2020 en raison de la crise sanitaire et économique). Un scenario qui repose sur l’hypothèse d’une reprise économique solide conjuguée aux effets des mesures de réduction à la source des déchets ménagers (lutte contre les plastiques à usage unique ou contre la destruction des invendus alimentaires, promotion du compostage à domicile, hausse de la durée de vie des produits électroniques…).

 

 Une activité qui reste très rentable

Soumis à une réglementation de plus en plus stricte, l’enfouissement et l’incinération reste des activités très rentables. Sur la base des panels Xerfi, le premier mode de traitement des déchets ménagers affiche le taux de RCAI (résultat courant avant impôt) le plus élevé (9%) tandis que le second présente le meilleur taux de rentabilité des fonds propres (37%). En moyenne, tous les maillons de la filière des déchets analysés dégagent un taux de RCAI très correct (compris entre 4,1% et 9%). La rentabilité financière (résultat net/fonds propres) des entreprises de collecte (ramassage et transport des ordures) dépasse elle 11% depuis 2016, selon les calculs de Xerfi. 

Et si les durcissements réglementaires ont entraîné une baisse de 15% du nombre de sites d’enfouissement depuis 2018, les quantités enfouies ont augmenté. La hausse du nombre de sites de compostage de déchets s’accompagne elle d’un intérêt croissant des acteurs pour la méthanisation des acteurs végétaux. En effet, les spécialistes de la collecte et du traitement s’inscrivent désormais pleinement dans l’économie circulaire. Une révolution qui leur ouvre trois relais de croissance significatifs. D’abord, le biométhane, au cœur de la valorisation des déchets, génère des revenus annexes. Ensuite, les procédés innovants de recyclage (nouvelles solutions thermiques, chimiques et enzymatiques) leur ouvrent de nouveaux business. Enfin, la réutilisation prend de l’ampleur à la faveur de la loi anti-gaspillage interdisant la destruction des invendus et des fonds de stocks.

 

Vers un big bang du paysage concurrentiel

Les évolutions technologiques, la réglementation ou encore l’évolution de la demande (avec le succès des matières bio-sourcées) favorisent la transformation du paysage concurrentiel de la gestion des déchets en général et du recyclage en particulier. Dans ce contexte, deux types de nouveaux entrants s’attaquent actuellement au marché. Les start-up n’ont jamais été aussi nombreuses à essayer de percer dans la collecte, le traitement ou le recyclage. Avec son procédé innovant de recyclage enzymatique des plastiques, Carbios est ainsi l’une des success stories emblématiques. Les métallurgistes, chimistes et plasturgistes cherchent eux à se diversifier dans le recyclage à l’image du producteur d’acier Aperam et du pétrochimiste TotalEnergies. Dans ces conditions, les professionnels de la gestion des déchets misent sur des partenariats, à l’image de celui conclu en 2020 entre Suez et la jeune pousse canadienne Loop Industries pour construire une usine de recyclage chimique. Ils mettent également en avant leur expertise R&D dans le traitement et la valorisation de la matière. Renault, Veolia et Solvay ont ainsi mis en place un consortium technologique pour recycler les batteries de véhicules électriques.

Le jeu concurrentiel évolue également en raison de la consolidation menée par les acteurs de taille intermédiaire pour donner naissance aux futurs champions. Paprec a de fait conforté sa présence sur toute la filière des déchets en mettant la main sur les incinérateurs de Dalkia Wastenergy cette année tandis que Derichebourg a racheté, également en 2021, Ecore, l’un de ses principaux compétiteurs dans le recyclage des métaux. Quant à la fusion Suez/Veolia, elle ne va pas réduire l’intensité concurrentielle en France. Le « nouveau Suez » y conservera en effet toutes les activités du groupe actuel et aura donc de nombreux atouts pour continuer à jouer les premiers rôles : principal centre de R&D conservé, savoir-faire en matière de digital (IoT), présence de fonds d’investissement prépondérante dans l’actionnariat, etc.

 

 

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Alexandre Boulègue est directeur du bureau d’études Xerfi Intelligence Stratégique, qui produit chaque année plus de 1000 études sur la conjoncture et les performances des entreprises de l’ensemble des secteurs de l’économie française. Il est également rédacteur en chef de la lettre d’information mensuelle sur la conjoncture Xerfi Prévisis.

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