

FIL D'INFO - LE BLOG DES SECTEURS
Jamais les modalités de paiement proposées aux consommateurs n’ont évolué aussi vite et en si peu de temps en France. Depuis deux ans, le sans contact se banalise, le paiement fractionné rencontre un franc succès, le virement instantané décolle et les solutions mobiles font de nouveaux adeptes. Sans oublier les cryptomonnaies qui sortent de la confidentialité. Pourtant, malgré la digitalisation accélérée de l’économie dans son ensemble, dans le sillage de la crise sanitaire, la carte bancaire reste la grande gagnante des solutions de paiement. Vingt ans après son lancement, elle représente aujourd’hui près de 60% des transactions réalisées (hors espèces) et elle est plébiscitée par les Français pour leurs achats en magasin et en ligne. A l’horizon 2024, la plupart des tendances actuelles seront confortées. Le paiement sans contact restera sur sa lancée et s’annonce à l’avenir biométrique. Les solutions de type X Pay et portefeuilles électroniques gagneront peu à peu des parts de marché mais sans convaincre le plus grand nombre. Le paiement fractionné/différé, porté par les acteurs historiques mais aussi par de nombreuses fintech, s’affirmera mais devra sans nul doute composer avec un encadrement plus strict. Au-delà, la question peut se poser de la concurrence du virement instantané. En phase d’installation, ce mode de paiement fait l’objet d’expérimentations dans le commerce. Anecdotique aujourd’hui (moins de 3% du total des virements au premier semestre 2021), le virement instantané est l’une des rares solutions susceptible de bousculer l’indétrônable paiement par carte actuel. Parmi ses avantages, mentionnons son instantanéité, la quasi absence de plafond et son irrévocabilité. Si le scénario d’une plus grande place des virements instantanés, que Bruxelles appelle de ses vœux, devait se concrétiser, ce serait une première réponse à la dépendance aux réseaux américains Visa et Mastercard. Quant aux cryptomonnaies qui se profilent, à plus long terme, leur utilisation comme moyen de paiement devrait encore rester confidentielle.
Avec les directives sur les services de paiement, les acteurs historiques (banques et prestataires) sont en effet passés d’une situation de quasi-monopole à celle d’une compétition exacerbée avec de nouveaux « entrants » toujours plus nombreux, même si certains ont jeté l’éponge à l’image des télécoms voilà quelques années et des groupes de distribution plus récemment (comme la cession par Casino de Floa Bank à BNP Paribas). Aujourd’hui, le jeu concurrentiel oppose les banques et spécialistes du paiement aux opérateurs de l’écosystème de la tech (fintech et big tech). Si les banques sont reparties à l’offensive à coups de rachats, partenariats et autres développements internes, les fintech ont littéralement quadrillé le marché du paiement, imaginé de nouveaux usages ou apporté des réponses à des besoins peu ou mal satisfaits. Lydia (super app), Swile (titres restaurant) ou encore Spendesk (gestion des dépenses des entreprises) se sont ainsi hissées au rang de licornes. Quant aux GAFAM, rappelons l’échec du projet porté par Meta (ex Facebook) et que leurs incursions se limitent globalement aux solutions de type X Pay pour des paiements en ligne ou via mobile. En outre, les big tech souffrent d’un déficit de confiance évident concernant la sécurisation des données personnelles. Malgré l’effervescence qui règne sur le marché du paiement, la place des banques et celle d’autres acteurs historiques est fortement challengée et met la pression sur leurs marges et leurs revenus. Mais elle n’est pas remise en cause. Si aucun bouleversement majeur ne devrait intervenir d’ici 2024, le plus long terme semble surtout teinté d’incertitudes en raison du caractère imprévisible des sauts technologiques.
Si Meta promettait de bousculer le monde de la finance avec sa future cryptomonnaie, le réseau social aura joué un rôle moteur dans l’accélération des réflexions et expérimentations de monnaie numérique de banque centrale (MNBC) à travers le monde. Et ce, dans un contexte d’explosion de bitcoin, de la diffusion de nouveaux usages de paiement, du recul inexorable du cash ou encore de concurrence entre acteurs historiques et nouveaux entrants. Ces monnaies recouvrent, d’une part, les monnaies digitales de gros dédiées aux échanges interbancaires et les monnaies digitales de détail destiné aux particuliers et aux entreprises. La BCE a ainsi lancé en juillet 2021 une phase d’expérimentation de deux ans autour d’un euro digital ou e-euro (MNBC de détail). Et les interrogations sont encore nombreuses comme le montre un récent rapport britannique pointant en effet le risque de désintermédiation des banques mais aussi d’instabilité financière (fuite des dépôts). Quant aux travaux de la Banque de France sur les MNBC de gros, ils doivent se poursuivre pour évaluer l’impact d’une telle monnaie sur le rôle des intermédiaires financiers et les conditions de transmission de la politique monétaire à l’économie.
Quelles perspectives d’ici 2024 face à l’accélération du sans contact, du paiement fractionné/différé, des cryptomonnaies et de l’instant payement ?
Collaboratrice de Xerfi depuis 1994, Sabine Gräfe est Directrice d'études et experte dans les secteurs Assurance-Banque-Finance. Elle est titulaire d’un master de l’Université Paris X-Nanterre en monnaie et finance.
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