Filière biogaz : le difficile chemin vers la compétitivité

Le marché français du biogaz ne serait-il pas à un tournant ? Au regard des objectifs fixés par les pouvoirs publics et des dernières évolutions réglementaires, les exploitants doivent développer des stratégies offensives pour capter tout le potentiel de croissance. D’autant que le contexte géopolitique plaide en faveur d’un soutien accru à la filière, notamment via la prochaine PPE pour la période 2024-2033. Si tout se passe bien, la production nationale de gaz vert pourrait couvrir au moins 10% de la consommation de gaz d’ici 2030, contre moins de 2% aujourd’hui.

Mais l’équation se révèle plus compliquée qu’il n’y parait selon la dernière étude Xerfi Precepta. Les pouvoirs publics se montrent prudents face à une énergie trop peu compétitive par rapport au gaz naturel, faute d’une maturité technologique et d’effets d’échelle suffisants. Selon nos experts, il apparaît crucial pour l’avenir de ce marché d’accélérer les approches industrielles et d’engager une course à la taille plus franche.

Dans ce contexte, où en est l’offensive des énergéticiens et des acteurs indépendants soutenus par le capital-investissement ? Quel est le potentiel des nouvelles filières ? Et quelles perspectives pour le marché dans son ensemble d’ici 2025 ? Pour apporter des éléments de réponses, nos experts se sont penchés sur les stratégies de croissance des sociétés d’exploitation. 5 axes ont retenu leur attention :

• D’abord, les exploitants cherchent à accroître la taille de leur parc par croissance interne ou externe. L’étude s’est notamment penchée sur l’offensive de TotalEnergies dans le secteur et l’arrivée de l’italien BelEnergia sur le marché français.
• 2e axe analysé : l’optimisation des procédés. Signalons à ce titre la mise en service par Agripower d’un méthaniseur alimenté par récupération de chaleur fatale chez un industriel.
• Les exploitants investissent également dans les technologies de demain : la pyrogazéification, la gazéification hydrothermale, la méthanation.
• Le développement à l’international est également un axe de développement exploré par certains intervenants à l’instar du spécialiste du biogaz Waga Energy qui a remporté plusieurs contrats à l’étranger.
• Les acteurs travaillent également sur l’acceptabilité des projets par les populations locales et les riverains. Les leviers sont variés : réduction des nuisances sonores et olfactives, meilleure implication des acteurs locaux ou encore concertations pour réduire les oppositions aux nouveaux projets.

Tous ces projets et investissements doivent bien sûr être financés. Face à l’offensive des grands énergéticiens et à la percée de nouveaux entrants, les acteurs indépendants sont par exemple de plus en plus nombreux à miser sur le soutien du capital-investissement pour accélérer la croissance de leur parc.

Recevez par email toute l’actualité liée au secteur :

Les données collectées serviront uniquement pour vous envoyer les lettres d'information. Vous pouvez à tout moment utiliser le lien de désabonnement intégré dans chaque envoi. En savoir plus dans notre politique de confidentialité.