AVIS D'EXPERT | Damien Callet | Publié le 22 Septembre 2021
IndustrieAutomobileLe marché tricolore de la recharge électrique est sans conteste passé à la vitesse supérieure ces derniers mois. La France comptait ainsi 43 700 bornes publiques début juillet 2021, soit environ 1 pour 11 véhicules électriques. Le parc public a en effet décollé au premier semestre de cette année, avec près de 11 000 unités supplémentaires installées. Mais il ne comptera que 55 000 stations de charge fin 2021, loin de l’objectif des 100 000 points de charge fixé par les autorités. En réalité, la barre des 100 000 bornes sera dépassée en 2023 seulement. D’ici 2024, le parc progressera en effet au rythme inédit de 30 000 unités par an. Et alors que les ventes de véhicules électriques et hybrides rechargeables devraient s’envoler de presque 30% par an d’ici 2025 (soit 375 000 unités par an), le nombre de points de recharge à usage privé installés dans l’Hexagone devrait lui frôler les deux millions d’unités en 2024, soit quatre fois plus qu’en 2020. Les aides gouvernementales et les nouveaux standards technologiques ne sont bien sûr pas étrangers à cette forte accélération de la croissance du parc privé. Dans ce contexte, les acteurs sont de plus en plus nombreux à se presser sur ce marché des bornes de recharge électriques qui peine pourtant à trouver l’équilibre.
Les parties prenantes (exploitants et fabricants de bornes, constructeurs automobiles…) planchent désormais sur l’interopérabilité des bornes et sur la standardisation des prises et des bornes, une condition sine qua non pour favoriser le recours aux installations de recharge publiques et permettre aux automobilistes d’effectuer des déplacements longue distance en véhicules électriques. Le déploiement des bornes rapides devrait ainsi franchir un nouveau cap à l’horizon 2024, sachant que la France compte actuellement plus de 4 000 bornes haute et très haute puissance. A titre d’exemple, Total prévoit d’équiper 300 de ses stations en bornes ultrarapides d’ici fin 2022. Dans le cadre du plan de relance, une enveloppe de 100 millions d’euros a en outre été engagée pour 2021-2022 pour installer des nouvelles stations de recharge rapide sur les aires d’autoroute et les routes nationales, en sus des 100 millions déjà débloqués en 2020 pour financer plus de 45 000 points de charge d’ici 2023. Aujourd’hui, les points de charge publics se trouvent pour l’essentiel sur la voie publique (40%) et les parkings (37%), les entreprises et les commerces se partageant le solde.
Malgré des problèmes fréquents et récurrents (bornes non disponibles ou hors service, arrêt soudain de la charge, impossibilité de se connecter) et une activité en quête de rentabilité, les exploitants font évoluer leurs business models. C’est le sens des hausses de tarifs pour que les recettes couvrent les coûts d’exploitation, d’une présence croissante sur la chaîne de valeur (intégration verticale pour les énergéticiens par exemple) ou encore de la hausse des volumes pour profiter d’un effet taille. Le consortium de constructeurs Ionity a ainsi annoncé la mise en place d’une tarification à la minute. D’autres acteurs comme Westfield (21 centres commerciaux dans l’Hexagone) ont eux annoncé la fin de la gratuité pour accéder à leur réseau de bornes. De leur côté, EDF, Engie ou encore TotalEnergies interviennent en tant que fournisseurs d’énergie, installateurs et opérateurs de bornes mais aussi fournisseurs de services de mobilité.
Face au dynamisme du marché, de nombreux profils d’acteurs sont présents sur la recharge électrique : énergéticiens, constructeurs automobiles, fabricants de matériels électriques et start-up spécialisées dans l’exploitation de bornes. Les géants de l’énergie occupent des positions fortes en proposant à la fois des solutions pour les particuliers et un accès à des bornes de recharge publique. EDF et Engie se sont respectivement associés à Toyota et Stellantis pour combiner leurs offres de fourniture d’électricité avec celles des constructeurs. Alors que la densification du réseau est un argument de vente majeur pour les constructeurs auto engagés dans l’électrification de leur parc, certains répugnent pourtant à investir dans ces équipements, estimant le retour sur investissement incertain ou trop lointain.
Accélérant le déploiement de bornes de recharge sur les parkings de leurs points de vente, les acteurs de la grande distribution ne sont pas en reste. Carrefour ambitionne ainsi d’installer 2 000 bornes d’ici 2023. Les leaders de l’installation de réseaux électriques comme Bouygues et SPIE sont également des intervenants de poids. Tout comme les géants du matériel électrique (Schneider, Legrand, DBT, etc.) qui dominent la fabrication de bornes de recharge dans le pays.
Enfin, le marché français de recharge de véhicules électriques attire également des start-up (MobilyGreen, Chargemap…) qui tentent de se faire une place aux côtés des grands groupes. A cet effet, certaines d’entre elles, à l’image d’Electra, ont récemment levé des fonds.
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