Véhicules électriques : comment la France façonne son avenir dans le secteur des batteries

Une véritable « Vallée de la batterie » se dessine en France, où vont être construites quatre premières gigafactories. Au total, les investissements annoncés dans la filière s’élèvent déjà à 17 milliards d’euros. L’objectif est de capter la demande exponentielle en batteries qui profite aujourd’hui essentiellement à la Chine. Ce pays accueille 80% des capacités mondiales et contrôle une large part des activités amont de la filière.

Face à une concurrence internationale féroce, quels sont les atouts et perspectives de la filière en France ? Comment les entreprises se positionnent-elles pour saisir les opportunités de marché ? Pour répondre à ces questions, les experts de Xerfi ont décrypté dans leur étude 7 enjeux et défis stratégiques à surmonter par les acteurs de la filière, accompagnés d’études de cas détaillés :

• Premièrement, il est essentiel de massifier la production pour suivre la demande et réaliser des économies d’échelle, à l’image de la stratégie adoptée par le Français ACC qui vise l’ouverture d’ici 2030 de 3 usines de 40 GWh en Europe.
• La sécurisation et la diversification des débouchés est un autre défi à relever par les fabricants de batteries. Les experts de Xerfi ont ainsi analysé les 3 piliers de la stratégie du Suédois Northvolt, c’est-à-dire la multiplication des partenariats de long terme, la création de coentreprises et la diversification vers le stockage stationnaire.
• Troisième axe, la formation et la fidélisation de la main-d’œuvre. Le rapport présente la situation actuelle en France et les initiatives en cours comme celles du projet emploi-formation Electro’Mob dans les Hauts-de-France.
• L’intégration de la chaîne de valeur est un autre défi de taille pour les constructeurs. Stellantis multiplie ainsi les accords stratégiques et les créations de coentreprises à l’image de StarPlus Energy, entité créée avec Samsung SDI tandis que Volkswagen a créé sa propre filiale de production de batteries.
• La question de la sécurisation des approvisionnements en matériaux critiques s’avère aussi cruciale. Renault a pour cela initié une stratégie « locale » autour du lithium, du nickel et du cobalt.
• Autre enjeu, l’innovation incrémentale et de rupture, afin par exemple, de diminuer le recours aux matières coûteuses ou d’allonger la durée de vie des batteries ou leur capacité.
• Dernier axe, le développement du recyclage et du réemploi des batteries hors d’usage afin d’en réduire l’impact écologique. Les experts de Xerfi ont décrypté dans ce rapport la stratégie de Renault pour gérer les batteries usagées.

Exceller dans le domaine environnemental, se démarquer des compétiteurs chinois, sécuriser les approvisionnements… tels sont les principaux enjeux qui se posent à cette nouvelle filière. Une filière qui devra aussi et surtout continuer à négocier son soutien avec l’État pour continuer d’attirer les investissements en France.

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