Médecine et chirurgie esthétique : un secteur plus financiarisé

Le marché de la médecine et chirurgie esthétique se transforme. D’après la nouvelle étude Xerfi Precepta, le segment de la médecine esthétique progresse désormais deux fois plus vite que celui de la chirurgie, avec pour corollaire les excès que l’on connaît autour des pratiques clandestines. Poussés par les réseaux sociaux, les patients ou clients se tournent en effet de plus en plus vers les soins non invasifs.

Ce basculement du marché modifie le terrain de bataille des acteurs à plusieurs niveaux. Il nécessite pour les industriels de développer des capacités de production, proposer des produits innovants et adapter leur marketing auprès des jeunes générations de praticiens. Pour les établissements de soins, au-delà des questions opérationnelles, c’est l’enjeu du financement qui est crucial pour mailler le territoire, voire pour faire émerger des groupes de taille européenne sur un marché très atomisé, à l’instar de la voie tracée par Lazeo et CRPCE. Le capital-investissement jouera à ce titre un rôle décisif.

Dans ce contexte, quelles sont concrètement les stratégies pour structurer l’offre en aval ? Qui pourrait tirer son épingle du jeu ? Et quelles perspectives pour le marché français d’ici 2025 alors que le pouvoir d’achat est sous pression et que la concurrence des instituts de beauté grandit ? Pour répondre à ces problématiques, les experts de Xerfi ont analysé les stratégies de croissance des acteurs du marché de la médecine et de la chirurgie esthétique. Trois axes se dessinent :

• Le premier passe par l’extension et la densification du maillage territorial. L’on assiste ainsi à l’expansion géographique des réseaux d’établissements de soins, à l’image de BS group qui est parvenu à ouvrir plus d’une centaine de centres esthétiques en deux ans. Cet axe s’incarne également par l’internationalisation des industriels français, à l’instar des laboratoires Vivacy qui augmente leurs capacités de production afin d’accélérer leurs ventes à l’export.
• Deuxième axe analysé dans l’étude, l’innovation et la diversification de l’offre des industriels. Le rapport s’est penché sur leurs efforts d’innovation par la création de nouveaux produits et l’amélioration du catalogue existant. C’est le cas du lancement d’un premier produit de comblement « hybride » par Allergan en 2022. Dans la même logique, les industriels diversifient leurs activités, notamment vers la dermocosmétique.
• Enfin, les acteurs du marché tentent de se rapprocher des praticiens et des patients. Ainsi sont mises en place des formations pour les praticiens par les établissements de soins et les industriels, à l’image de Lazeo qui a ouvert son premier centre de formation en 2022. De leur côté, les établissements de soins renforcent leur visibilité par la participation à des événements professionnels, le référencement sur Doctolib et en multipliant les publications sur les réseaux sociaux. Citons à ce titre la stratégie de communication offensive de Clinique des Champs Elysées sur Instagram.

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