

FIL D'INFO - LE BLOG DES SECTEURS
Précisons tout d’abord que la chaîne de valeur du marché de la dépollution des sols s’organise autour des études préalables de caractérisation des sites, de l’ingénierie et enfin de l’exécution des travaux. Rappelons également que sur les quelque 10 000 sites pollués recensés en France sont pour près de la moitié d’entre eux situés dans quatre régions (Auvergne-Rhône-Alpes, Ile-de-France, Bretagne et Grand Est). Les métaux et métalloïdes ainsi que les hydrocarbures (sous ses différentes formes) mais aussi les composés organiques volatils ou encore des cyanures et substances radioactives sont les principaux polluants identifiés. Le marché au sens large (avec des prestations connexes comme par exemple le désamiantage) emploient environ 10 000 salariés répartis dans plus de 500 établissements. Et nous avons estimé le marché tricolore de la seule dépollution des sols à 1,1 milliard d’euros en 2021. Après avoir rebondi de 15% en 2021, en phase avec la hausse de 10% de la dépense nationale en actions de dépollution, le chiffre d’affaires des opérateurs de notre panel devrait encore s’apprécier de 8% en 2022 puis de 6% par an en moyenne de 2023 à 2025, en rapport avec l’augmentation de la dépense nationale en actions de dépollution. Il est vrai que les fondamentaux sont solides entre le fonds friche (doté d’une enveloppe totale de 750 millions d’euros) qui a vocation à être pérennisé, l’élan de relocalisation industrielle impulsé par le plan de relance et la simplification des procédures via la loi Asap. Le marché de la dépollution des sols pourrait également profiter d’une dynamique porteuse dans la construction, à en juger par la forte progression des permis de construire délivrés. Reste à régler la dépendance aux techniques d’excavation qui pose problème en matière d’objectifs de protection de l’environnement.
Compte tenu du statu quo sur la certification, les leaders, déjà dotés de sérieux avantages, vont continuer à dominer le marché au détriment des petites structures. Cela accentuera de facto la polarisation du marché. Deux grands profils dominent : les géants du BTP (Vinci, Bouygues, Eiffage….) pour lesquels cette activité est un préalable à la réalisation d’infrastructures ou de projets immobiliers et les groupes de services environnementaux (Suez, Séché Environnement, Veolia), opérateurs historiques et experts dans les domaines de l’assainissement de l’eau et dans la gestion des déchets. Une minorité d’acteurs est spécialisée dans la dépollution des sols, à l’image de Valgo et Englobe. Les plateformes d’investissement spécialisées comme Brownfields disposent également d’atouts considérables pour conquérir le marché (fonds propres importants entre autres leur permettant d’acquérir du foncier dégradé pour le requalifier). Pour le reste, cette activité est en général un axe de diversification. A l’exception des majors de l’énergie qui interviennent sur la dépollution de leurs propres sites en fin de vie via des filiales spécialisées, la plupart des opérateurs sont très polyvalents. En réalité, la concurrence intrasectorielle s’est intensifiée avec la montée en compétences des donneurs d’ordres, d’une plus grande maturité technologique et de l’arrivée de porteurs de projet aux moyens importants comme les fonds d’investissement et autres promoteurs. C’est dans l’amont de la filière (diagnostic et ingénierie) que les pressions concurrentielles sont les plus prégnantes, mettant aux prises un grand nombre de bureaux d’études locaux, régionaux ou nationaux. Dans les travaux de dépollution, la compétition est moins sévère. Surtout, le statut de tiers-demandeur pourrait bien monter enfin en puissance. Un bon moyen pour les acteurs publics d’y recourir pour accélérer la requalification des friches industrielles dans les territoires.
Pour être en mesure de répondre aux multiples problématiques de pollution des sols des donneurs d’ordres, enrichir sa palette de compétences est une priorité stratégique majeure. Les opérateurs s’efforcent de proposer des prestations « clés en main » en intégrant la chaîne de valeur vers l’amont (diagnostic, ingénierie) ou l’aval (gestion des terres excavées). Ils cherchent ainsi à gagner en efficacité et à obtenir une valeur environnementale à intégrer à leur offre. C’est d’autant plus vrai que disposer d’un arsenal élargi de techniques permet de mieux répondre à la complexité croissante des chantiers. Par ailleurs, renforcer les techniques de caractérisation des sites et des pollutions, entre autres par la digitalisation et grâce à l’intelligence artificielle, améliore les performances économiques des opérations de dépollution. Je pense en particulier à une meilleure maîtrise du risque d’aléa, une réduction des coûts et délais associés au diagnostic, une limitation des démarches superflues pendant les travaux ou encore une gestion optimisée des terres excavées. L’amélioration des techniques de dépollution se révèle, elle, primordiale dans la lutte contre la raréfaction des sols et le traitement des polluants émergents. N’oublions pas non plus qu’avec la récente fermeture de plusieurs centrales, la réhabilitation d’anciens sites liés à la production d’énergie constituera un potentiel conséquent pour les opérateurs de la filière.
Stratégies des acteurs, analyse de la demande et des nouvelles opportunités à l’horizon 2025
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