Salons de coiffure : les enseignes captent le tiers des revenus

La profession comptait plus de 89 200 entreprises sur l’ensemble du territoire en 2019. L’activité de coiffure peut s’effectuer au sein d’un salon ou de façon itinérante. Environ 12% des salons de coiffure exercent leur activité sous franchise ou en licence. Les leaders du secteur de la coiffure sont ainsi des groupes multi-enseignes comme Provalliance (Franck Provost, Jean Louis David, Saint Algue, etc.), Groupe VOG (Tchip Coiffure, Shampoo Expert, Vog Coiffure, etc.) et Dessange International (Camille Albane et Dessange). Le trio de tête regroupe à lui seul plus de 2 800 salons sous enseigne dans l’Hexagone.

De moins en moins de salariés, mais de plus en plus d'entreprises

Le secteur de la coiffure enregistre une baisse quasi constante de ses effectifs salariés (-8,8% hors apprentis entre 2012 et 2020), mais une hausse du nombre d'entreprises (salons et auto-entrepreneurs). En effet, beaucoup de coiffeurs se mettent à leur compte. Le nombre d’entreprises affiliées à la coiffure a ainsi progressé de 21,8% entre 2012 et 2019. Dans le détail, ce sont les entreprises de coiffure à domicile qui ont largement porté cette croissance, avec une progression de plus de 50% entre 2013 et 2020. L’entrée en vigueur du statut d’auto-entrepreneur en 2009 a accéléré le développement de la coiffure à domicile, déjà dynamique depuis le début des années 2000. Le nombre de salons a lui aussi augmenté, mais dans une moindre mesure (+12,3% entre 2013 et 2020).

Les salons sous enseigne captent le tiers des revenus

Bien qu’ils restent minoritaires (comptant pour seulement 12% des salons en 2020), les salons de coiffure sous enseigne ont réalisé le tiers des revenus de la coiffure en France en 2020. Ces acteurs capitalisent sur leur notoriété (campagnes de communication actives, partenariats avec des maisons de mode ou des célébrités, etc.) pour attirer et fidéliser leur clientèle et ainsi pratiquer des tarifs plus élevés que leurs concurrents. Le panier moyen des femmes dans les salons sous enseigne était en effet 4,8% supérieur à celui des établissements indépendants en 2020. Les enseignes misent sur des stratégies actives de développement de leur réseau, avec des implantations stratégiques où le trafic est le plus important (centres-villes et centres-commerciaux en tête). Elles mettent par ailleurs à la disposition de leurs franchisés tout un éventail d’outils pour les accompagner dans la gestion de leur salon (instruments de communication ou de marketing, accès à une centrale d’achat commune, outils de formation, etc.), ce qui incite certains indépendants à les rejoindre. Enfin, les enseignes misent généralement sur des surfaces de vente plus grande que les salons indépendants, permettant de prendre en charge plus de clients en simultanée.

Des difficulté sstructurelles de recrutement

Le secteur de la coiffure est concerné par d’importantes difficultés de recrutement (7 500 postes non pourvus à fin 2020). L’une des principales voies d’entrée dans le secteur réside dans l’apprentissage, soumis à des quotas (un alternant par tuteur). Or, dans le contexte de la baisse constante du nombre de coiffeurs, les apprentis sont eux aussi de moins en moins nombreux (-20,4% entre 2011 et 2020). Les faibles niveaux de rémunération constituent également un frein à l’arrivée de nouveaux candidats.