
AVIS D'EXPERT | Sabine Grafe | Publié le 22 Octobre 2020
AssuranceAu chevet de leurs adhérents en phase de confinement, les groupes de protection sociale n’en sont pas moins affectés par la crise liée à la Covid-19. Au-delà de leur contribution exceptionnelle au redressement des comptes de l’Assurance maladie, plusieurs forces majeures jouent en leur défaveur : la dégradation du marché du travail et la baisse des cotisations en collectif sur fond de taux d’intérêt durablement bas. Par conséquent, les exercices 2020 et 2021 seront très détériorés et un pilotage fin des activités sera nécessaire pour préserver des équilibres techniques sous pression. Les groupes de protection sociale seront alors contraints d’opter pour des stratégies de redressement des résultats, privilégiant un pilotage maîtrisé des souscriptions au détriment des volumes.
La capacité d’adaptation des groupes de protection sociale sera mise à rude épreuve face aux ambitions de nouveaux profils d’acteurs dans l’assurance santé et la prévoyance complémentaire. Rappelons que les groupes paritaires évoluent sur des marchés assurantiels structurellement porteurs car, entre le vieillissement de la population et l’accroissement des dépenses de santé, les besoins de couverture et de solutions sont en progression régulière. Revers de la médaille, ces marchés suscitent les convoitises des assureurs, des groupes mutualistes ou encore des bancassureurs. Les inflexions réglementaires passées et à venir participent également à l’accélération de la concurrence. À commencer par l’accord national interprofessionnel et la fin des clauses de désignation. En réponse à cela, un mouvement de consolidation entre groupes de protection sociale s’est mis en place depuis 15-20 ans, un mouvement accéléré par l’entrée en vigueur de la directive Solvabilité 2. Mais les rapprochements potentiels entre paritaires atteignent désormais leurs limites. Malakoff Médéric et Humanis se sont rapprochés en janvier 2019, puis ce fut au tour de AG2R La Mondiale et de Matmut avant de divorcer après seulement cinq mois d’union.
Si les grandes familles d’assurance multiplient les offensives sur les marchés de la santé et de la prévoyance complémentaires, certains groupes de protection sociale ont commencé la riposte en se positionnant sur un spectre plus large de l’assurance de personnes. Des acteurs qui visent la création d’offres globales pour des clients ciblés (salariés, retraités, chefs d’entreprises, travailleurs indépendants) afin d’améliorer la satisfaction du client et le fidéliser. Les acteurs du monde paritaire vont aussi devoir améliorer le service client en misant sur une plus grande digitalisation et une accélération de leurs stratégies omnicanales.
Finalement, les stratégies de croissance et de consolidation mettent désormais au jour une polarisation du monde paritaire. D’un côté, les défenseurs de la course à la taille motivés par la volonté de mieux multiéquiper leurs clients en s’appuyant sur une offre globale. De l’autre côté, les tenants de l’indépendance guidés par l’impératif de proximité et cherchant à capitaliser sur l’approche affinitaire avec leurs adhérents.
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Directrice experte au sein de Xerfi, Sabine Gräfe
analyse depuis plus de vingt ans les évolutions structurelles des secteurs de
l’assurance et des services financiers. Son expertise s’est construite au fil
de l’observation des transformations profondes des modèles assurantiels et
financiers, sous l’effet conjoint des mutations réglementaires, technologiques
et comportementales.
Ses travaux couvrent un large champ
d’intervention : assurance de personnes et dommages, assurance emprunteur,
distribution d’assurance, courtage, mutuelles et groupes mutualistes, épargne
retraite et salariale, gestion de patrimoine, finance durable ou encore
nouveaux moyens de paiement. Elle étudie en particulier l’émergence de nouveaux
acteurs, la recomposition des réseaux de distribution, l’évolution de la
relation client et l’impact de la digitalisation sur les chaînes de valeur.
Sabine Gräfe conduit et supervise des études
stratégiques, des analyses concurrentielles approfondies et des exercices de
prospective permettant aux décideurs d’anticiper les évolutions de leurs
marchés, d’évaluer les risques et d’éclairer leurs choix de positionnement ou
d’investissement.
Diplômée de l’Université Paris X-Nanterre en monnaie
et finance, elle défend une approche rigoureuse fondée sur l’analyse des
données, la compréhension fine des cadres réglementaires et la mise en
perspective de long terme des transformations de l’assurance et de la banque.
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