Courtiers en crédit : en pleine tempête immobilière

D’après la nouvelle étude Xerfi Precepta, les courtiers en crédit se mettent en ordre de bataille face à la détérioration du marché immobilier et de leurs relations avec les banques. Pour amortir le choc, de nombreux acteurs se diversifient, avec pour certains l’appui du private equity : assurance, solutions d’épargne, énergie… Le but final est de se muer en plateformes de services financiers du quotidien.

Mais le secteur a besoin de pousser plus loin sa transformation et de se réinventer profondément pour protéger ses marges. Car il lui faut moins dépendre des commissions versées par les banques, tout en surfant sur les opportunités nées de la conjoncture actuelle. D’un côté, les Français vont en effet chercher à faire des économies dans un contexte de remontée des taux d’intérêt, comparer les offres et ainsi recourir au courtage. De l’autre, les réseaux bancaires ont besoin d’optimiser le temps de leurs conseillers en déléguant plus de tâches autour de la constitution des dossiers de crédits. Quant aux consommateurs, ils demandent à être davantage accompagnés tout au long de leur projet immobilier.

Alors, face à ces nouvelles conditions, comment les courtiers peuvent-ils les tourner à leur avantage ? Où en sont-ils dans le déploiement de leurs stratégies de présence territoriale et de digitalisation ? Et quelles perspectives peuvent-ils envisager pour leur profession d'ici à 2024 ? Pour répondre en partie à ces problématiques, les experts de Xerfi ont notamment analysé les stratégies de croissance des courtiers en crédit. Quatre axes se dessinent :

• Le premier passe par la conquête de nouveaux marchés et de nouvelles cibles. Ainsi les courtiers se positionnent sur l’ensemble des besoins des acquéreurs immobiliers et se déploient sur de nouvelles cibles à fort potentiel tels que les séniors, la clientèle aisée ou les entreprises. C’est le cas de Meilleurtaux, dont le déploiement BtoB à vocation à devenir un important pilier de son activité.
• Deuxième axe analysé dans l’étude, la digitalisation au service de l’amélioration de la relation client. Cela vise à améliorer l’expérience client, réduire les coûts et les délais de traitement, ainsi que suivre les standards imposés par les banques. Citons à ce titre HelloPrêt qui cible ses offres grâce à l’IA, ou Artemis Courtage qui lance son attestation de prêt en ligne afin de fluidifier ses opérations.
• Le renforcement de la visibilité et de la proximité pour le client constitue le troisième axe de développement des courtiers. Cela se traduit par des stratégies de renaming et de refonte d’identité à l’instar d’Ymanci ou de In&Fi Crédits. Le modèle de la franchise et des mandataires indépendants participent de cette logique, à l’image de Vousfinancer.com, dont l’ouverture de 13 nouvelles agences en 2022 contribue à densifier le maillage territorial.
• Enfin, dernier axe évoqué dans l’étude, le financement de la croissance et des logiques de repositionnement grâce à l’appui des fonds d’investissement. Ces derniers affichent en effet un intérêt croissant pour la profession, même si la prudence est de mise actuellement en matière de levées de fonds…

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