

FIL D'INFO - LE BLOG DES SECTEURS
Publié le 06 Mai 2021
La « clean beauty » fait désormais l’objet d’un véritable engouement en France dans un secteur de l’hygiène-beauté plutôt déprimé. Au risque de parfois friser le greenwashing. Aujourd’hui, les ventes de cosmétiques bio et naturels (+8% à 972 millions d’euros en 2020) représentent 6,4% du marché. Demain, leur poids dans l’univers des cosmétiques augmentera de 2 points à 8,5% en 2023 grâce à des ventes qui vont bondir de 12% par an en valeur pour frôler les 1,4 milliard d’euros en fin de période. Les Français veulent en effet des produits plus responsables et meilleurs pour la santé. Et les moteurs de croissance ne manquent pas entre le développement considérable de l’offre dans les circuits de distribution, le foisonnement d’innovations des laboratoires et le poids croissant des millenials dans la population de consommateurs. Dans ce contexte, l’enthousiasme pour les cosmétiques bio et durables a toutes les chances de s’imposer comme un phénomène durable.
Les géants de l’industrie de l’hygiène-beauté conventionnelle entendent bien profiter de cette manne après une première incursion ratée sur ce créneau au début des années 2000. Et ils ne ménagent pas leur peine pour installer leurs cosmétiques bio dans les salles de bains de l’Hexagone. Ils déclinent ainsi en bio leurs grandes marques comme par exemple Garnier Bio ou en créent de nouvelles à l’instar de La Provençale bio chez L’Oréal. Les majors du secteur rivalisent également d’initiatives en faveur de l’environnement, à l’image du nouveau programme de développement durable « L’Oréal pour le futur », dévoilé en juin. Il s’agit pour le leader mondial des cosmétiques de retrouver la confiance des consommateurs, en démontrant l’authenticité et la cohérence de sa démarche, et de tirer parti du phénomène clean beauty, avec des gammes responsables susceptibles de répondre aux attentes des consommateurs sans être aussi contraignantes que le bio.
Si les géants du conventionnel (L’Oréal avec Ushuaïa, Mixa, Cadum et Garnier ; Unilever avec Dove, Timoteï, Monsavon ; Henkel avec Vademecum, Le Chat…) redoublent d’efforts pour convertir le marché des cosmétique bio et naturels au mass market, les pionniers n’ont pas dit leur dernier mot. Ces derniers font d’ailleurs encore la course en tête en matière de parts de marché. Ils vont néanmoins devoir se retrousser les manches. D’abord, ils vont devoir augmenter leurs capacités de production pour répondre à l’essor de la demande. Léa Nature a ainsi inauguré une nouvelle usine en 2019 pour à terme de tripler sa production. Les pionniers doivent également s’attacher à élargir leur offre tout en préservant leur image de marque. Pierre Cattier a ainsi commercialisé l’an dernier sa première gamme de crème solaire, segment encore peu investi par le bio. L’adoption de modes de production vegan ou encore la mise en œuvre de filières d’approvisionnement locales figurent aussi parmi les initiatives des marques spécialisées.
En parallèle, on assiste au boom des DNVB, les digital native vertical brands, ces marques qui se développent à l’origine exclusivement sur Internet pour assurer leur promotion et leur distribution. Plusieurs facteurs expliquent l’ampleur de ce phénomène. La beauté est l’un des sujets les plus partagés sur les réseaux sociaux. La défiance des consommateurs est aussi propice à l’émergence de nouvelles marques qui peuvent se démarquer et revendiquer des valeurs fortes en faveur de la santé, de l’environnement ou encore du respect des animaux. Les plus relayées et suivies sur les réseaux sociaux suscitent alors rapidement l’intérêt des distributeurs, comme par exemple les parfumeries sélectives et les grands magasins. A titre d’exemple, la marque Respire, créée sur le web en 2016, est référencée depuis 2019 dans les boutiques Sephora et Monoprix.
Alors que la crise dans son ensemble a plombé les ventes de produits de beauté (fermeture du circuit sélectif durant les confinements, simplification des routines de beauté…), les ventes de produits bio ont notamment pu compter sur le maintien de l’activité des magasins bio, des GMS ou encore des pharmacies (ses principaux circuits de distribution). Alors que le taux de pénétration du e-commerce sur le marché de l’hygiène-beauté était resté limité, les ventes en ligne d’hygiène-beauté des grandes surfaces alimentaires (GSA) et du circuit sélectif ont respectivement bondi de 28% et 52% en valeur l’an dernier. Et, sur moyenne période, les vendeurs spécialisés (magasins de cosmétiques bio, magasins bio généralistes, pharmacies et parapharmacies) ont à la fois favorisé l’émergence et tiré l’essentiel des fruits de la croissance des ventes de cosmétiques bio et naturels. Leur légitimité historique et la largeur de leur offre n’y sont bien sûr pas étrangères.
Désormais, les GSA sont en première ligne et comptent bien rattraper leur retard. Les GSA qui sont d’ailleurs le lieu d’achat qui recrute le plus grand nombre de nouveaux consommateurs. Et en effet, 45% d’entre eux y ont effectué leur premier achat de cosmétique bio en 2020. Compte tenu de l’offensive des géants de l’industrie cosmétique sur le bio, la grande distribution dispose de solides atouts pour se hisser très prochainement au rang de premier circuit de distribution de cosmétiques bio et naturels : une offre accessible, la distribution exclusive de l’offre bio des géants de l’industrie cosmétique et le référencement des marques de certains laboratoires spécialisés dans le bio, à l’image de So’Bio Éthic ou Weleda.
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Après avoir été chargé de développement économique en collectivité territoriale, Benoît Samarcq a rejoint Xerfi en 2017. Il est spécialisé dans la distribution BtoC (alimentaire et non alimentaire) en tant que directeur d'études. Benoît Samarcq est titulaire d'un Master en droit, économie et gestion à l'IAE de Lyon 3.
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