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Activités de services aux entreprises : ceux qui plongent, ceux qui résistent

VIDÉO | Publié le 20 Avril 2020

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Une vidéo présentée par Alexandre Mirlicourtois

Voici un indicateur, simple, pour prendre la pleine mesure de la profondeur de l’impact du Covid-19 sur les secteurs : le rapport entre le nombre de salariés au chômage partiel et le nombre total de salariés.


Avec une part de 48% au 14 avril dernier, l’essentiel des services aux entreprises est sévèrement secoué mais ne se situe pas au cœur de la tempête et se retrouve finalement assez loin des 80% de l’hébergement-restauration ou des 76% de la construction. En intégrant, la branche transport-entreposage qui intègre la partie fret et celle de l’information-communication qui comprend les services informatiques, la vision d’ensemble paraît moins cataclysmique que pour de nombreuses branches d’activité.


A ce détail près, les services aux entreprises regroupent des professions très hétérogènes et cette moyenne recouvre en vérité des situations extrêmement diverses. Il y a bien sûr les activités en panne totale. Chacun le sait, c’est le cas des activités d’organisation de colloques, de foires, de salons et plus globalement tout le secteur de l’événementiel qui est à l’arrêt, et qui mettra beaucoup de temps à se relever pour des raisons sanitaires évidentes.


Et ce n’est pas l’émergence de manifestations en visioconférences qui peuvent les sauver du désastre ! En état de choc également, il faut évoquer le travail l’intérimaire et le conseil en recrutement. La quasi-totalité des recrutements sont bien entendu reportés sine die. Quant à l’intérim, sa vocation a toujours été d’être la première variable d’ajustement en France. La situation est d’autant plus délicate pour les travailleurs intérimaires que les principaux employeurs (l’industrie et la construction emploient près de 6 intérimaires sur 10) sont des secteurs qui ne peuvent pas mettre en place du télétravail et qui font aussi partie des plus touchés par la crise actuelle. 


Pour autant, difficile de le détecter dans les statistiques du chômage partiel car pour nombre d’intérimaires, notamment ceux qui ont des contrats courts, c’est directement la case chômage pur et simple. En revanche la chute vertigineuse de 75% du nombre d’emplois intérimaires depuis le début du confinement traduit bien la violence du choc subit par la profession. 


Pour déterminer avec quelle force les autres secteurs des services sont actuellement exposés à la crise quatre paramètres sont à prendre en compte : le degré de continuité de l’activité (avec la mise en place du télétravail par exemple), l’état de santé de la demande, le caractère plus ou moins indispensable de la prestation, les éléments liés au modèle d’affaire et de facturation qui peuvent amortir le choc.


Les services actuellement les plus exposés cochent principalement les deux premières cases. C’est le cas des entreprises du nettoyage : la fermeture massive de sites industriels, d’une partie des bureaux, des écoles, des centres commerciaux, des administrations ont fait plonger la demande, sans aucune possibilité de rattrapage par la suite. A cela s’ajoute dans certains cas l’impossibilité d’assurer la continuité de l’activité liée à l’absentéisme (peur de venir travailler dans des lieux potentiellement contaminés, problèmes de transport, de garde d’enfants, de personnel atteint par le Covid-19) dans un secteur où le télétravail n’est pas une alternative possible : 83% des salariés de la branche des services relatifs au bâtiment sont actuellement au chômage partiel. Les activités de location et location bail, notamment dans leur composante machines et équipements pour la construction, sont également en premières lignes. Ce sont d’ailleurs toutes les professions attachées au bâtiment qui sont prises dans la tourmente : activités d'architecture et d'ingénierie ; activités de contrôle et d’analyses techniques : plus d’un salarié sur deux est au chômage partiel dans ces métiers. La publicité, le marketing, la communication, les études de marché au sens large font partie du lot. Certes, nombre de ces activités ont le privilège de pouvoir se maintenir en télétravail, et d’y être préparés. Mais les grands annonceurs et donneurs d’ordre font partie des secteurs frappés de plein fouet par la crise (c’est le cas de l’automobile ou de la branche tourisme-restauration).


Comme à chaque crise, les budgets de « com » et les études de marché figurent parmi les premières lignes budgétaires dans le viseur de la chasse aux coûts. Vient ensuite un deuxième ensemble plus résistant, parce que la continuité de l’activité est une réalité avec le télétravail où que le métier est suffisamment spécifique pour que les gestes barrières puissent être mis en place. Ce sont aussi des passages obligés. C’est le cas d’une partie des services de sécurité, notamment de la télésurveillance des sites, qu’ils soient ou non occupés d’une partie du transport terrestre de marchandises sur sa composante alimentaire et l’entreposage. Il faut enfin évoquer les professions de services intellectuels, expertise comptable, audit et conseil, juridique.


Les missions récurrentes d’expertise comptable et les missions d’audit légal sont bien sûr les moins touchées, et nombre de cabinets sont d’ailleurs en surchauffe avec les besoins d’assistance des clients pour mettre en œuvre les mesures de sauvetage décidés par les pouvoirs publiques. En revanche le conseil en stratégie et management a été stoppé net dans son élan. Si les très gros cabinets internationaux sont souvent armés pour faire face aux crises graves (une tous les 10 ans environ) ce n’est pas le cas de la multitude de petites structures et d’indépendants. 


Il faut également évoquer les professions juridiques. La justice est à l’arrêt, d’autant que le covid-19 a pris la suite de la grève des avocats. Les cabinets d’avocats d’affaires ont vu s’arrêter net nombre de gros dossiers d’opérations financières. En revanche, les spécialistes du droit du travail sont débordés, mais ils ne constituent qu’une minorité de la profession.


Points communs à tous ces secteurs, les pressions à la baisse des tarifs sont puissantes. Dans ce tableau bien sombre, il faut néanmoins évoquer quelques happy few, bien moins touchés par la crise que les autres : c’est bien sûr le cas des prestations de services informatiques et de télécommunications, mais ils pèsent finalement bien peu dans le total de services aux entreprises. Le chômage partiel et les reports de charges sociales et fiscales ne résoudront pas les problèmes insurmontables d’une large part de ce patchwork de professions qui ne possède qu’un très faible pourcentage de grandes structures bien capitalisées, et disposant de bonnes marges. La reprise sera lente et chaotique et il faut s’attendre à une très forte recomposition du paysage concurrentiel.

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